L'Afrique du Sud et le Costa Rica prennent des mesures pratiques pour réduire l'incidence sur l'environment du transport maritime sur les écosystèmes marins, avec le soutien de l'OMI.
Lors d'un événement parallèle organisé à l'occasion de la Conférence des Nations Unies sur l'océan qui s'est tenue à Nice (9 au 13 juin), des responsables nationaux ont présenté leur expérience en matière de lutte contre le bruit des navires et la pollution du milieu marin par les matières plastiques, et ont partagé les enseignements tirés avec d'autres pays confrontés à des défis similaires.
L'événement a été organisé conjointement par l'OMI, la France, le Costa Rica, l'Afrique du Sud, la FAO et le PNUD. Il a été ouvert par le Secrétaire général de l'OMI, Arsenio Dominguez, et le Directeur général de la FAO, QU Dongyu.
L'Afrique du Sud face au bruit sous-marin
Mme Mbalenhle Simphiwe Golding, Directrice générale par intérim de l'Autorité sud-africaine de sécurité maritime, a souligné que l'augmentation du trafic maritime menaçait la biodiversité marine en Afrique du Sud.
"L'augmentation du trafic maritime a été fortement corrélée à un déclin de 70 % de la population de manchots du Cap. Elle a également affecté nos poissons commerciaux tels que le thon à nageoires jaunes et le merlu. Lorsque notre pêche commerciale est touchée, cela affecte notre sécurité alimentaire et notre capacité à prospérer en tant que nation".
Le bruit rayonné sous l'eau émis par les navires perturbe les comportements vitaux de la faune et de la flore marines, notamment la communication, la navigation, la recherche de nourriture et la reproduction. L'Afrique du Sud a récemment accueilli le tout premier atelier régional sur le bruit rayonné sous l'eau, soutenu par le projet de partenariat GloNoise de l'OMI, qui a réuni des personnes représentantes de 21 pays.
Le pays a lancé sa première étude d'impact sur l'environnement axée sur le bruit des navires dans la baie d'Algoa, et prévoit de l'étendre à l'échelle nationale afin de recueillir des données de base pour l'élaboration de politiques. En outre, l'Afrique du Sud a introduit un projet de réglementation pour la gestion environnementale du soutage au large, considéré comme l'un des principaux responsables du bruit sous-marin. Les armateurs qui souhaitent adopter des technologies peu bruyantes mais qui sont freinés par le coût pourront étudier les possibilités de financement.
"L'aide au renforcement des capacités apportée par le projet de partenariat GloNoise a été déterminante. Il nous a permis de passer d'une simple prise de conscience à une action structurée", a déclaré Mme Golding.
Le Costa Rica, chef de file de la région en matière d'action contre les matières plastiques dans l'océan
Au Costa Rica, les efforts de lutte contre la pollution du milieu marin par les matières plastiques sont soutenus par le programme OceanLitter de l'OMI, qui est mis en œuvre conjointement par l'OMI et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Le pays souhaite mettre en place un centre d'accueil des engins de pêche le long de son littoral du Pacifique Sud pour les engins de pêche rejetés et les déchets marins. Le partenariat fait appel à la garde côtière nationale pour collecter les engins de pêche abandonnés, ainsi qu'à une entreprise de recyclage privée pour transformer les matières plastiques jetées en matériaux réutilisables tels que des bancs et des tables.
"Nous sommes impatients de sensibiliser les pêcheurs, les organisateurs de voyage et les populations côtières aux conventions de l'OMI telles que la Convention MARPOL ainsi qu'aux orientations facultatives de la FAO sur le marquage des engins de pêche", a déclaré Mme Paola Acuña Chacón, conseillère juridique au Ministère des travaux publics et des transports du Costa Rica.
On estime que 640 000 tonnes d'engins de pêche sont perdues ou abandonnées chaque année dans le monde, ce qui représente environ 10 % des déchets plastiques en mer. Le Costa Rica dirige l'élaboration d'un plan d'action régional couvrant cinq pays d'Amérique centrale pour lutter contre les déchets plastiques marins. Les activités comprennent la mise en place d'un projet d'économie circulaire qui génère des revenus pour les femmes des zones côtières grâce au recyclage et à d'autres efforts visant à promouvoir la santé des océans.
"En mettant en œuvre les conventions respectives de l'OMI, le Plan d'action de l'OMI visant à traiter le problème des déchets plastiques rejetés dans le milieu marin et les orientations facultatives de la FAO, nous disposerons d'un cadre juridique solide pour lutter contre la pollution par les matières plastiques en mer en Amérique centrale", a ajouté Mme Acuña.
L'OMI et l'engagement mondial
Le Secrétaire général de l'OMI, Arsenio Dominguez, a réaffirmé l'engagement de l'organisation en faveur de la protection de l'environnement par le biais de réglementations, de normes et d'un renforcement des capacités à l'échelle mondiale.
"Cet événement montre l'importance du cadre réglementaire de l'OMI, qui existe depuis des décennies, pour la protection de l'environnement marin", a-t-il déclaré.
Le Ministre français de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche, Mme Agnès Pannier-Runacher, a salué ces initiatives :
"Je suis rassuré de voir comment l'OMI et ses partenaires abordent ces questions. Il est essentiel de maintenir un niveau d'ambition élevé, à la hauteur des enjeux environnementaux".
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