Les leaders du secteur ont reconnu le déséquilibre entre les femmes et les hommes dans le secteur maritime et ont appelé à une plus grande sensibilisation et à une plus grande inclusivité pour faire évoluer la situation. La Journée internationale des femmes du secteur maritime a été célébrée au siège de l'OMI à Londres par un colloque (16 mai), sous le thème "Un océan de possibilité pour les femmes".
Le Secrétaire général de l'OMI, Arsenio Dominguez, a ouvert l'événement en soulignant la nécessité de continuer à promouvoir la diversité dans le secteur maritime et de concrétiser les engagements par des actions.
"La réalité, c'est que je suis préoccupé [par les mesures et les résultats de l'enquête sur les femmes dans le secteur maritime par l'OMI et WISTA International]. Dans certains domaines, nous stagnons et dans d'autres, nous régressons", a-t-il déclaré.
Podcast en direct : Défis et opportunités pour les femmes
Un podcast en direct, traitant de la visibilité et de l'évolution des expériences des femmes dans le secteur maritime, a été animé par M. Karanvir Singh Nayyar, officier de la marine marchande et réalisateur, avec la participation du capitaine Josephine Clark, Présidente de l'Australasian Marine Pilots Institute, et de Mme Mariam Al Shaikh, élève officier du pont, Bahri, Arabie saoudite.
Le capitaine Josephine Clark a évoqué certaines des expériences qu'elle a vécues lorsqu'elle a rejoint le secteur maritime en 1989, en tant que troisième femme embauchée par sa compagnie : "J'ai eu relativement peu d'expériences désagréables", a-t-elle déclaré, tout en soulignant qu'"à cette époque, il y avait aussi beaucoup d'alcool à bord des navires", ce qui, selon elle, a fini par menacer sa sécurité personnelle et a favorisé l'émergence d'un manque de respect.
Mme Mariam Al Shaikh, élève officier du pont chez Bahri Ship Management, a partagé une perspective positive, exprimant sa satisfaction quant au soutien et au traitement qu'elle a reçus en tant que nouvelle venue dans l'industrie, rejoignant son navire en février 2024. "J'ai la chance de ne pas avoir été confronté à des défis ou à des problèmes. Mon entreprise a mis en place des politiques et a respecté ma vie privée avant mon arrivée, en préparant tout ce qu'il fallait pour que je sois à l'aise. C'est pourquoi j'ai navigué pendant 10 mois sans interruption".
Les deux oratrices ont souligné les efforts déployés par le secteur maritime pour créer un environnement plus inclusif et plus favorable aux femmes en mer. Qu'il s'agisse de changements politiques visant à améliorer les conditions à bord ou d'une visibilité accrue de l'industrie maritime, tous deux ont souligné l'importance d'une sensibilisation, d'un mentorat et d'une représentation continus afin que les futures générations de femmes se sentent habilitées à poursuivre des carrières maritimes.
Panel 1 : L'inclusion dans la science et les politiques océanographies
Les panélistes ont discuté de la nécessité d'inclure les voix qui sont souvent exclues du processus décisionnel en matière d'environnement : "Associer les femmes, les jeunes et le savoir autochtone des pays sous-représentés à une science solide est la voie à suivre pour protéger nos océans et notre planète pour les générations futures", a déclaré Alannah Vellacott, écologiste marine, communicatrice scientifique et défenseuse des océans
Abordant à la fois la question de la représentation et de la rétention, ils ont souligné que les vraies solutions climatiques doivent être construites sur des bases inclusives.
"Selon moi, le problème ne réside pas dans l'arrivée de femmes scientifiques, mais plutôt dans leur maintien en poste", a déclaré le professeur Richard Thompson OBE FRS, Directeur de l'école des sciences biologiques et marines de l'Université de Plymouth (Marine Institute School of Biological and Marine Sciences).
Dr. Renis Auma Ojwala, Attachée de recherche post-doctorale à l'Université maritime mondiale, est du même avis, soulignant qu'elle a étudié jusqu'au niveau de la maîtrise en sciences naturelles, mais qu'après cela, elle n'a pas pu trouver de travail : "Même si nous avons le diplôme et les connaissances, nous ne sommes pas acceptés dans ces domaines à cause des idées préconçues", a-t-elle déclaré. "Nous devons mettre en place des politiques de transformation des genres qui tiennent compte des obstacles systémiques actuels qui empêchent les femmes d'être acceptées dans ces secteurs. Le panel était composé de Mme Alannah Vellacott, du Professeur Richard Thompson et du Dr. Renis Auma Ojwala. La discussion a été animée par Mme Karen McVeigh, Reporter principale au Guardian, Royaume-Uni.
Panel 2 : Accroître et maintenir la participation des femmes dans le secteur maritime
Le deuxième groupe a souligné l'importance non seulement d'accepter davantage de femmes dans le secteur, mais aussi de créer les structures nécessaires pour leur permettre de s'épanouir et de diriger.
"Nous devons créer un environnement propice à l'embauche et au développement des talents", a déclaré Michelle Bentubo, Directrice de opérations chez Virgin Voyages. "Nous disposons des platesformes, des ressources et de la volonté de mettre en place ces programmes.
La conversation a porté sur la nécessité non seulement d'accueillir les femmes dans les carrières maritimes, mais aussi de les soutenir tout au long de leur parcours. Nicole Fisher, Professeure sur l'éducation des élève officier du pont à l'École maritime de Warsash, a rappelé aux femmes qui aspirent à faire carrière dans le secteur maritime que : "Votre simple présence à bord est le moteur du changement que nous voulons voir".
Ce panel, également modéré par Mme McVeigh, comprenait Mme Nicole Fisher, Mme Michelle Bentubo et M. Dominic Pattinson, Secrétaire exécutif de la Commission OSPAR.
Enquête sur les femmes du secteur maritime menée par l'OMI et WISTA International
Dans le cadre du programme, Mme Louise Proctor, Directrice adjointe de la Division de la coopération technique et de l'application des instruments (OMI) et Mme Elpi Petraki, Présidente de la Women's International Shipping and Trading Association (WISTA International), ont présenté les résultats de l'Enquête 2024 sur les femmes dans le secteur maritime.
Prix de l'OMI pour l'égalité femmes-hommes 2025
À l'issue des débats, le Secrétaire général de l'OMI, Arsenio Dominguez, a remis à Mme Karin Orsel, désignée par le Royaume des Pays-Bas, le Prix de l'OMI pour l'égalité entre les hommes et les femmes 2025. Lire le communiqué de presse ici.