Le Bangladesh a officiellement lancé l'élaboration d'un plan d'action national visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dues au transport maritime. Il s'agit d'une étape cruciale dans l'alignement du secteur maritime du pays sur la Stratégie de l'OMI de 2023 concernant les GES et sur l'Annexe VI de la Convention MARPOL. Dans la résolution MEPC.367(79) de l'OMI, adoptée en 2022, les États Membres sont invités à élaborer et à soumettre, à titre volontaire, leur plan d'action national, lequel devrait donner un aperçu des politiques et mesures qu'ils appliquent respectivement en vue de réduire les émissions de GES provenant des navires.
Dirigée par le Département des transports maritimes du Ministère de la marine marchande, et soutenue par le projet GreenVoyage2050 de l'OMI, l'initiative a été lancée lors d'un atelier réunissant de nombreuses parties prenantes à Dhaka. L'événement a rassemblé plus de 100 responsables politiques, leaders du secteur privé, constructeurs de navires, universitaires et spécialistes de l'énergie afin d'identifier des mesures concrètes pour rendre plus écologique le vaste réseau maritime du Bangladesh, qui comprend plus de 24 000 km de voies navigables intérieures.
Le Directeur général du Département des transports maritimes, le Commodore Mohammad Maksud Alam, a souligné l'importance nationale de cette initiative :
"Le Bangladesh est fier d'être une nation maritime et fluviale : il compte des milliers de gens de mer, une industrie florissante de construction et de recyclage de navires et un vaste réseau de voies navigables intérieures. En nous tournant vers l'avenir, nous cherchons à comprendre comment la transition énergétique mondiale peut ouvrir de nouvelles perspectives économiques à nos populations. Ce plan d'action national est une étape cruciale dans l'étude des moyens de réduire les émissions dues au transport maritime tout en renforçant notre main-d'œuvre maritime, en catalysant l'industrie de la construction navale, en modernisant nos ports et en construisant une économie plus propre et plus résiliente".
L'atelier a mis en évidence plusieurs actions prioritaires : l'amélioration de la collecte de données et l'élaboration de niveaux de référence pour les émissions, l'incitation à l'utilisation de combustibles plus propres, la modernisation des flottes nationales et l'amélioration de la formation des gens de mer et des gestionnaires de ports. Les participantes et participants ont également identifié des possibilités de conception de navires plus écologiques et d'innovation locale, en tirant parti d'installations telles que le chantier naval de Khulna. L'intégration des stratégies d'aménagement des ports, des politiques énergétiques et de la construction navale durable a été considérée comme un facteur clé de réussite à long terme.
Astrid Dispert, gestionnaire de programme GreenVoyage2050 à l'OMI, a salué le rôle de chef de file du Bangladesh dans la région :
"L'ambition du Bangladesh d'intégrer le transport maritime, les ports et l'énergie dans un plan d'action national unifié est louable. Avec ses vastes voies navigables intérieures et son industrie navale en plein essor, le pays est bien placé pour devenir un chef de file en matière de développement maritime durable. Grâce à GreenVoyage2050, nous sommes fiers d'aider le Bangladesh à prendre des mesures concrètes pour un avenir maritime décarboné."
Les discussions ont également porté sur les solutions de financement, notamment les prêts à des conditions préférentielles et les mesures d'incitation pour les propriétaires de navires, ainsi que sur les programmes de renforcement des capacités visant à soutenir une main-d'œuvre maritime qualifiée. Le PNA fournira un cadre stratégique pour aligner les efforts de décarbonation maritime du Bangladesh sur les objectifs de développement nationaux et les engagements internationaux en matière de climat.
L'étape suivante consistera à entreprendre une évaluation nationale de base et à mettre en place une équipe spéciale des PNA pour piloter l'élaboration du plan.
Projet GreenVoyage2050
GreenVoyage2050 est un important programme de coopération technique lancé par l'OMI pour aider les pays en développement à réduire les émissions de GES dues au transport maritime, conformément à la Stratégie de l'OMI de 2023 concernant les GES. La phase 1 du projet GreenVoyage2050 (2020-2023) a consisté à aider les pays partenaires à élaborer des cadres stratégiques et des projets pilotes visant à réduire les émissions de GES provenant des navires. La phase II (2024-2030) poursuit et étend ce soutien, en s'appuyant sur le financement des gouvernements du Danemark, de la Finlande, de la France, de l'Allemagne, des Pays-Bas et de la Norvège.