Le secrétaire général de l'OMI se félicite des résultats de la conférence des Nations unies sur les océans et appelle à une mise en œuvre rapide.
Les engagements sont une première étape nécessaire, mais ils ne constituent pas la ligne d'arrivée" - Arsenio Dominguez, secrétaire général de l'OMI, lors de la conférence des Nations unies sur les océans qui s'est tenue à Nice (France).
Le secrétaire général de l'Organisation maritime internationale (OMI), M. Arsenio Dominguez, a salué les engagements importants pris lors de la conférence des Nations unies sur les océans qui s'est tenue la semaine dernière (du 9 au 13 juin) à Nice, en France, tout en exhortant les pays à tenir leurs promesses dès que possible.
M. Dominguez a déclaré : "Les engagements sont une première étape nécessaire, mais ils ne constituent pas la ligne d'arrivée. Nous devons maintenant aller au-delà des déclarations et transformer ces mots en actions réelles et mesurables. Pour ce faire, toutes les parties prenantes devront se réunir, partager des informations et aligner leurs actions afin d'aplanir les divergences et de réaliser des progrès.
M. Dominguez a conduit une délégation de l'OMI à Nice pour mettre en lumière le travail accompli dans le secteur maritime pour lutter contre la pollution marine par les plastiques, protéger la biodiversité des espèces aquatiques envahissantes introduites par les navires, s'attaquer au bruit sous-marin et décarboniser le secteur maritime.
"L'OMI a une longue tradition de plusieurs décennies de mesures réglementaires visant à protéger l'environnement marin des effets néfastes du transport maritime, avec l'appui d'un soutien technique ciblé aux États membres. Nous pouvons jouer un rôle central pour faire avancer ce programme", a-t-il souligné.
Le document final de la conférence des Nations unies sur les océans reconnaît le rôle essentiel du transport maritime, des routes maritimes et des infrastructures marines dans l'économie mondiale, le commerce, la sécurité alimentaire et énergétique, ainsi que les défis importants que pose la réduction des émissions de GES dans ce secteur.
Bruit rayonné sous-marin
Au cours de la conférence, l'OMI a salué le lancement de la "High Ambition Coalition for a Quiet Ocean", un groupe de 37 pays dirigé par le Canada et le Panama, qui s'est engagé à lutter contre la pollution sonore sous-marine.
Un événement officiel parallèle, organisé par l'OMI en collaboration avec les gouvernements de la France, du Costa Rica et de l'Afrique du Sud, a mis en lumière les travaux de l'OMI dans ce domaine, notamment :
- Directives réviséespour la réduction du bruit rayonné sous-marin (URN) provenant de la navigation commerciale afin de remédier aux effets néfastes sur la vie marine, adoptées en 2023 ;
- Plan d'action de l'OMI sur le bruit rayonné sous-marin adopté en 2024, axé sur l'élaboration d'objectifs, de politiques et de recherches, ainsi que sur une phase de renforcement de l'expérience (EBP) permettant aux États membres de partager les enseignements tirés de la mise en œuvre des lignes directrices révisées ;
- Un soutien technique aux États membres par le biais du projet de partenariat GloNoise, actuellement mis en œuvre par l'OMI, le PNUD et le FEM. Ce projet aide six pays à développer leurs capacités, à sensibiliser l'opinion publique, à établir des données de référence et à faire progresser le dialogue politique sur le bruit rayonné sous-marin.
Espèces aquatiques envahissantes
L'OMI s'attaque activement à la menace que représentent les espèces envahissantes qui s'accumulent sur les coques des navires (connues sous le nom de "biofouling") et sont transférées dans de nouveaux écosystèmes marins.
Lors d'une manifestation parallèle organisée par l'OMI en collaboration avec les gouvernements de la Norvège et des Fidji, les intervenants ont présenté les mesures de soutien réglementaire et technique prises dans ce domaine, notamment :
- Un nouveau cadre réglementaire mondial juridiquement contraignant sur la gestion des salissures biologiques, actuellement en cours d'élaboration en vue d'une adoption possible en 2027.
- Des lignes directrices sur la salissure biologique publiées pour l'industrie, y compris les lignes directrices 2023 pour le contrôle et la gestion de la salissure biologique des navires;
- Assistance technique aux États membres via le projet TEST Biofouling (OMI-NORAD), qui encourage l'adoption de technologies innovantes de gestion des salissures biologiques, et le projet GloFouling Partnerships (FEM-PNUD-OMI), qui soutient la mise en œuvre des directives de l'OMI sur les salissures biologiques ;
- Global Industry Alliance (GIA) for Marine Biosafety, qui rassemble des dirigeants engagés des industries basées sur les océans pour soutenir l'action de l'OMI en faveur du climat et des océans en améliorant la gestion des salissures.
Pollution marine par les plastiques
La convention internationale de l'OMI pour la prévention de la pollution par les navires(MARPOL, annexe V) interdit le rejet dans le milieu marin de la plupart des types de déchets provenant des navires, y compris les matières plastiques, et définit des normes pour la gestion des déchets. La convention/le protocole de Londres interdit l'immersion délibérée de déchets en mer.
Dans cette optique, l'OMI prend les initiatives suivantes :
- Lastratégie de l'OMI et le plan d'action 2025 pour lutter contre les déchets plastiques des navires visent à réduire la pollution plastique des navires, à améliorer les installations portuaires de traitement des déchets, à sensibiliser et à former les gens de mer et à renforcer la coopération internationale ;
- L'assistance technique fournie par le programme OceanLitter (OMI-FAO), qui comprend trois projets clés - GloLitter, RegLitter et PRO-SEAS. Ces projets se concentrent sur la réforme juridique et politique afin de s'aligner sur les réglementations internationales, d'améliorer les installations de réception portuaires et de faire progresser les systèmes de marquage des engins de pêche.
Au cours de la conférence, une nouvelle alliance industrielle mondiale a été annoncée pour lutter contre la pollution marine par les plastiques, les acteurs de l'industrie et les membres du secteur privé étant invités à la rejoindre.
Perspectives d'avenir
Le secrétaire général Dominguez a exhorté la communauté internationale à intensifier ses activités et à réaliser des progrès significatifs avant la prochaine conférence des Nations unies sur les océans, qui se tiendra en 2028 et sera accueillie par le Chili et la République de Corée.
Liens :
L'OMI à la conférence des Nations unies sur les océans