L'élaboration du Plan d'action national (PAN) du Mexique pour la décarbonisation du secteur maritime est officiellement en cours, ouvrant la voie à un avenir maritime plus vert et plus résilient.

Dirigé par le Secrétariat mexicain de la marine (SEMAR), avec le soutien technique du programme GreenVoyage2050 de l'OMI, le processus a été officiellement lancé lors d'un atelier national des parties prenantes qui s'est tenu à Mexico le 21 mai 2025. L'événement a rassemblé des institutions clés telles que SEMAR, le ministère de l'environnement (SEMARNAT), le ministère de l'énergie (SENER), le ministère des affaires étrangères (SRE), ainsi que des représentants des ports nationaux (ASIPONA), du monde universitaire, de l'industrie et de la société civile.

Les participants ont participé à des discussions en petits groupes afin d'identifier les priorités nationales et les possibilités de réduire les émissions de GES dans les secteurs du transport maritime et des ports. Il s'agit notamment d'adopter des carburants plus propres, de moderniser les infrastructures portuaires, de renforcer la coordination réglementaire et d'investir dans l'innovation et le développement de la main-d'œuvre. Les discussions ont également porté sur l'intégration de la décarbonisation des ports dans les objectifs climatiques nationaux et sur la coopération internationale en matière de corridors maritimes verts.

Le contre-amiral Javier Mendoza Rosales, directeur général adjoint chargé de la liaison, de la mise en œuvre, de la réglementation, des accidents et des pertes en mer, de l'unité des capitaineries de port et des affaires maritimes (UNICAPAM), a souligné l'importance de saisir l'occasion : "Le Mexique a une réelle opportunité de profiter de l'élan mondial en matière de décarbonisation du transport maritime. Grâce à cette collaboration avec l'OMI, nous pouvons renforcer nos cadres réglementaires et construire un secteur maritime tourné vers l'avenir qui soutient à la fois la croissance économique et la durabilité environnementale".

L'atelier a également souligné le rôle stratégique des ports dans cette transition. L'actuaire Diana Elena Portilla, directrice exécutive de la planification stratégique maritime et portuaire, coordination générale des ports et de la marine marchande, a déclaré : "Nos ports sont des piliers du développement économique national et leur transformation est essentielle pour répondre aux défis actuels. Grâce au processus du plan d'action national, il est possible d'aligner les opérations portuaires sur les priorités énergétiques et climatiques du pays, jetant ainsi les bases d'un système portuaire plus écologique, plus efficace et plus compétitif."

Reconnaissant le vaste potentiel du Mexique, Subaskar Sitsabeshan, responsable du programme GreenVoyage2050 de l'OMI, a souligné les forces et le leadership du pays : "Le vaste littoral du Mexique et son réseau de plus de 100 ports offrent une occasion unique de stimuler une croissance durable dans le secteur maritime. Avec une forte ambition nationale et un engagement intersectoriel, GreenVoyage2050 est heureux de collaborer à cette importante initiative au Mexique - rassemblant les acteurs du transport maritime, des ports et de l'énergie pour co-créer un plan d'action national ambitieux mais pratique pour la décarbonisation du secteur maritime".

L'accent a été mis sur le renforcement de la capacité nationale à développer des solutions à faible ou zéro émission de carbone pour les navires et les ports, y compris l'exploration du potentiel du Mexique en matière d'hydrogène, d'ammoniac et d'électrification. Le dialogue a mis en évidence la nécessité d'un financement ciblé, de projets pilotes et d'une coopération régionale pour débloquer des opportunités à long terme.

Dans une prochaine étape, le Mexique entreprendra une évaluation de base des émissions de gaz à effet de serre de son secteur maritime pour guider le développement du plan.

Programme GreenVoyage2050

GreenVoyage2050 est un important programme de coopération technique lancé par l'OMI pour aider les pays en développement à réduire les émissions de GES dues au transport maritime, conformément à la stratégie de l'OMI en matière de GES pour 2023. La phase I de GreenVoyage2050 (2020-2023) a aidé les pays partenaires à élaborer des cadres politiques et des projets pilotes pour réduire les émissions de GES des navires. La phase II (2024-2030) poursuit et élargit ce soutien, en s'appuyant sur le financement des gouvernements du Danemark, de la Finlande, de la France, de l'Allemagne, des Pays-Bas et de la Norvège.